vendredi 9 novembre 2012

Petites phrases mythiques en politique allemande (1)

«Vous n’avez pas le monopole du cœur»
«Casse toi, pauv’ con!»
«Do you want me to go back to my plane and go back to France?»
«Qui vient sur la Grande Muraille conquiert la bravitude»
«Responsable mais pas coupable»

Si vous êtes français (une tare congénitale que je soupçonne d’être encore plus répandue, parmi les assidus de ces pages, que l’intolérance au lactose. Ou que les allergies aux acariens. Ou même l’herpès. Hum, euh, bon, oui voilà quoi. Bref, nous sommes plus ou moins entre froggies ici, c’est évident) il y a de fortes chances, chers amis grenouilles, que vous ayez immédiatement reconnu ces petites phrases que nous devons à des politiciens pris au dépourvu, des mots d’esprit improvisés qui ont gagné leur place dans la mémoire collective de la «Grande Nation», pour employer le vocable préféré et passablement agaçant de la presse allemande lorsqu’elle évoque notre illustre pays. Dans de nombreux cas, lesdites petites phrases à la spontanéité désarmante, ont carrément détrôné moult slogans et maintes formules soigneusement écrites et prononcées avec pompe et solennité lors de cérémonies officielles, et se sont immiscées à divers degrés dans le langage quotidien.

Eh bien voyez-vous, à ce petit jeu les politiciens allemands ne sont pas en reste, et eux aussi ont su, tour à tour, amuser la galerie à leurs dépens, ou alors semer le trouble et la consternation parmi leurs contemporains (ou leurs descendants) par des formules lapidaires qui ont frappé les esprits pour longtemps. Je me sens d’humeur à rédiger un billet façon «Karambolage» cette semaine. Alors voici donc, sans plus tarder, un court florilège des petites phrases restées dans la légende de la politique teutonne, avec un petit «p».

Frappons fort pour ouvrir comme il sied cette compilation de citations mémorables que nous ont légué les plus éminentes huiles teutonnes. Nous sommes en 1962, en république du Liberia, devant un parterre de dignitaires endimanchés, un bel aréopage ; le Président fédéral allemand d’alors, Heinrich Lübke, sur son pupitre perché, leur tint à peu près ce langage :

„Sehr geehrte Damen und Herren, liebe Neger!“  

« Chères Mesdames, chers Messieurs, chers Nègres »

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