jeudi 26 juillet 2012

Jeu des synonymes sur les neiges d’été

Chaleur écrasante sur la vaste étendue de sable de la «Beach 61» à Kreuzberg, une «plage» bien loin de la mer, divisée en petites parcelles rectangulaires où les athlètes, par dizaines, s’escriment et suent comme sur la poussière brûlante du Circus Maximus. Une partie de volley vient de s’achever. L’équipe d’en face a perdu la manche évidemment (car, sans fausse modestie, votre dévoué chroniqueur, un peu comme Parker Lewis, ne perd jamais). Une joueuse s’éclipse aux toilettes. Les cinq autres profitent de cette courte pause pour se désaltérer à l’eau minérale déjà tiédie par la touffeur estivale.

lundi 23 juillet 2012

GEMA(L) à ma musique

En ce beau lundi de juillet, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer, ô nobles lecteurs. Par laquelle préférez-vous que je commence ?

Bon, vu que ça risque d’être compliqué d’attendre que les centaines de milliers de lecteurs assidus les quelques fidèles donnent leur réponse, et d’écouter l’avis de la majorité, alors je vais commencer par la mauvaise.

Eh bien voilà : j’arrête les Chroniques Berliniquaises.

Héhé, comme je vous ai bien eus ! Pouet-pouet !

mercredi 18 juillet 2012

À la recherche du rayon vert (1)

Ach, de la pluie, de la pluie, et encore de la pluie. Les juillets berlinois se suivent et se ressemblent, n’est-ce pas? Quelle déveine. Mais tant pis, hein, on n’est pas fait en suc’, nous aut’ les Berlinois, alors ce ne sont pas vingt jours de déluge trois petites gouttes de rien du tout qui vont nous faire peur. Et puis, quand bien même le temps de ce mois de juillet est abominieusement exécrable dans la capitale teutonne, c’est l’été sur les Chroniques Berliniquaises. Qu’on se le dise!

J’ai décidé de lancer une série de billets en photos sur les couchers de soleil à travers le monde, car vous le valez bien. Je ne sais pas pourquoi, mais ces moments de la journée où l’astre du jour tombe vers l’horizon m’ont toujours fasciné. Résultat: ma collection de photos de crépuscules s’étoffe rapidement. Malheureusement, je n’ai toujours pas réussi à apercevoir, après des années de traque inlassable, l’insaisissable rayon vert, mais tant pis: le spectacle du soleil couchant me suffit amplement, et en revoyant mes photos prises tout plein de pays différents, je revis un peu ces voyages et ces beaux instants de lumineuse contemplation.

Alors, où admirer de magnifiques couchers de soleil cet été?

Certainement pas à Berlin ! Dommage, car quand le soleil daigne briller sur la Spree, il nous en met plein la vue.

Image prise sur l’Oberbaumbrücke, entre Friedrichshain et Kreuzberg, le 12 juin 2011 à 21h05. Quelques jours plus tôt, j’avais pris des clichés qui ressemblent à celui-ci, mais depuis un autre point d’observation, l’Elsenbrücke, plus en amont sur la Spree. Et je les avais publiés dans le 100ème billet des Chroniques Berliniquaises.

Bien sûr, les abonnés à la page Facebook reconnaîtront cette photo au premier coup d’œil! C’est l’une de mes favorites.

Berlin Friedrichshain, juin 2011
Où voir (ou pas) le rayon vert? Peut-être au pays du soleil de minuit, la Norvège? Ça dépend, mais disons que vous ne mettrez pas toutes les chances de votre côté en allant à la chasse au rayon vert pendant l’été boréal, dans les régions septentrionales où le soleil, dopé au Guronsan, refuse de se coucher durant des semaines... Logique imparable.

dimanche 15 juillet 2012

Juillet: «Ma vie en vert, mes tragédies aviaires»

15 juillet, midi pile sur la Grande Boucle, de La Planche-des-Belles-Filles à Porc-en-Truie Porrentruy. J’ai choisi, pour illustrer le tout dernier thème de La Photo du Mois («La vie en vert», choisi par Dorydee), de vous narrer les détails navrants d’une petite mésaventure qui a traumatisé et laissé de lourdes séquelles psychologiques à l’amoureux de la nature que je suis, il y a trois ans presque jour pour jour.

Alors voilà. Les plus assidu(e)s d’entre vous sur ces pages le savent depuis bien longtemps: outre la tenue de ce blog, ma grande passion, dans la vie, c’est mon balcon fleuri. Il m’arrive parfois, sans exagération, de passer des heures entières à y contempler la fine dentelure des feuilles des dahlias, à y humer le parfum de mes fleurs, à y bichonner mes épices, à éliminer mauvaises herbes et brindilles sèches, où juste à m’y poser, satisfait, en compagnie d’un bon bouquin et de quelques bourdons chafouins et gourmands qui vonvonnent d’allégresse de pistil en pistil. Un vrai papy. Alors que je n’ai même pas encore fêté mes 32 29 25 21 ans! Heureusement que mon balcon est trop petit pour que je puisse y dormir, sinon j’y planterais assurément ma tente Quechua de temps à autre pour y passer une nuit à la belle étoile. En plus de mon balcon, j’ai également fleuri les quatre fenêtres de mon appartement berlinois, de sorte que je ne peux regarder au-dehors sans admirer mes jardinières où pousse une végétation aussi dense et luxuriante que dans l’enclos horticole de ma mère-grand aux Antilles. Cinq mois par an, je suis le roi Nabuchodonosor, furetant avec contentement dans ses jardins suspendus au-dessus de Friedrichshain, Babylone des temps modernes.

Votre dévoué chroniqueur lit son journal préféré
et savoure un moment de bonheur sur son balcon
Ah ! Qu’elle est belle, ma vie en vert !

Malheureusement, une vie de jardinier amateur n’est pas une sinécure. Les plantes, il faut les protéger et trouver le temps de s’en occuper. Et souvent, lorsque je rentre après quelques jours d’absence, ce qui m’arrive fréquemment, une mauvaise surprise m’attend. C’est ce qui s’est produit un jour de juillet 2009. J’étais installé dans la métropole teutonne depuis moins d’un an et, ayant emménagé deux mois plus tôt dans l’appartement que j’occupe encore aujourd’hui, je m’étais improvisé jardinier et apprenais sur le tas les rudiments du métier.

Un vendredi soir, je regagnais mes pénates au terme de quatre petits jours de voyage. Depuis quelques jours, les pies, et surtout les pigeons qui peuplent la cour intérieure de mon immeuble, avaient pris l’habitude, pour une raison que j’ignorais, de faire la nouba dans mes jardinières, les saccageant sans aucun égard pour mes efforts floraux. Le lundi précédent, au petit matin, juste avant mon départ, j’avais installé des défenses provisoires et bien précaires, une dérisoire ligne Maginot faite de baguettes japonaises, en attendant, pensais-je, régler la question une bonne fois pour toutes à mon retour de voyage. Aussi, en ce vendredi fatidique, ouvris-je la porte avec fébrilité et me précipitai-je dans ma cuisine, impatient de constater l’étendue des dégâts causés en mon absence, et de reprendre ma bataille contre les fâcheux colombidés. Je ne sais plus vraiment à quoi je m’attendais, ce soir-là, mais je suis sûr et certain que je ne m’attendais pas à trouver une palombe en train de «lounger» peinard sur ma menthe et mon basilic! Mon petit potager portatif, transformé en Club Med pour pigeons! Incroyable! Inacceptable!

Notez la présence des trois baguettes devant la ciboulette...
Oui c’était mon système de défense anti-pigeons à l'époque. Très efficace!
*** Note importante: Si vous êtes un amoureux des pigeons, je vous conseille très vivement de vous arrêter de lire tout de suite, car je crains fort que cette petite histoire ne s’achève pas sur un happy end. (Si c’était le cas, ce billet ne serait pas une «Tragédie aviaire». Ben voyons). Après avoir refermé votre navigateur internet, vous feriez mieux de vous rendre hic et nunc à l’hôpital psychiatrique le plus proche de chez vous, car franchement, quiconque a un minimum de sympathie pour les pigeons, ces volatiles gris, sales, puants, et complètement inutiles, devrait consulter un spécialiste au plus vite. Beuark. Vous étiez prévenus. ***

vendredi 13 juillet 2012

Le psychøpåthe qui venåit du Nørd (“Alter Schwede!”)

Hello amis lecteurs. Pour ce 216ème billet de votre blog préféré, j’ai décidé de vous faire voyager un peu, et de vous emmener, une fois de plus, dans cette petite ville de province merdique nordique que vous connaissez bien, cette paisible bourgade, tranquille comme une vaste sapinière de l’immensité scandinave, comme une forêt sombre, sauvage, impénétrable, où le silence boisé n’est troublé que par le passage occasionnel d’un lemming, furtif et affairé, ou d’un élan solitaire à la démarche digne et nonchalante: la ville de Västerås, à qui je faisais l’honneur de consacrer le 5ème post des Chroniques Berliniquaises! J’entends déjà vos récriminations: oh non, pas ça! La vie est trop courte pour lire un article sur Västerås, alors deux, c’est beaucoup trop!

Une brève éclaircie illumine le vieux Västerås, sur les rives de la Svartå, un soir de juin 2012
Vous avez bien raison, ô fidèles d’entre les fidèles. Mais, vu que l’autre jour, un grand escogriffe surgi de nulle part a tenté d’y assassiner votre dévoué chroniqueur ainsi que les collègues qui l’accompagnaient (surtout les collègues en fait, mais en tant que témoin privilégié de cette petite mésaventure qui a failli tourner au drame, je m’arroge le droit de me faire mousser un peu), je me suis dit qu’il est de mon devoir de vous conter, en ce troisième vendredi 13 de l’année, ce récit peu banal qui montre parfaitement que souvent, l’imprévu et le danger surviennent au moment où l’on se croit le plus en sécurité. 

vendredi 6 juillet 2012

Art: Les Très Riches Heures de Neukölln

Du 15 au 17 juin dernier s’est tenu, comme chaque année depuis 1999, le festival culturel 48 Stunden Neukölln («48 heures de Neukölln»), et ce, vous l’auriez deviné car vous n’êtes pas nés de la dernière pluie, dans le district ouest-berlinois de Charlottenburg Neukölln. Cette manifestation, sous sa forme actuelle, est le résultat de plusieurs initiatives locales lancées dans les années 1990, qui visaient, entre autres, à faire parler de ce quartier réputé «chaud» pour d’autres raisons que la sempiternelle litanie de fléaux sociaux qui en accompagnait alors toute évocation, surtout dans les médias.

Les 48 Heures, c'est l'occasion de visiter des
arrières-cours secrètes où travaillent les artistes
Violence, déclassement social, chômage de masse, exclusion, ghettos d’immigrés, perte des repères, délinquance et insécurité... l’ancien quartier ouvrier au sud de Kreuzberg, cul-de-sac de Berlin-Ouest presque abandonné à lui-même, était devenu, après trois décennies passées dos au Mur de Berlin, l’un des secteurs les plus déshérités de la moitié occidentale de la capitale divisée. Et par conséquent, en plus de toutes les difficultés auxquelles devaient faire face les habitants de Neukölln au quotidien, s’est ajoutée la réputation indécrottablement calamiteuse du district, devenu une sorte d’archétype de l’enfer urbain pour les médias teutons et dans la psyché allemande. Ainsi, il y a une vingtaine d’années, lorsque les Neuköllnais se mirent en tête de montrer à la ville et à la nation une image différente de leur quartier, il y avait encore du pain sur la planche avant de le débarrasser de tous les clichés négatifs qui lui collent au crépi, plus tenaces que les graffitis qui recouvrent ses façades Belle Époque.

lundi 2 juillet 2012

Malio Balotelli et l’esplit de Blice Holtefeux

Sous nos yeux ébahis, deux armées, deux nations s’affrontent. Deux unités de onze fantassins luttent pour affirmer leur suprématie sur l’herbe verte et dense du champ de bataille. Le monde entier retient son souffle devant ce choc titanesque. C’est la demi-finale de l’Euro 2012, et votre dévoué chroniqueur assiste au spectacle dans quelque contrée lointaine, accompagné d’une collègue de travail chinoise qui suit le match avec enthousiasme. L’attaquant international Mario Balotelli vient de donner un avantage décisif à l’équipe italienne face à la Nationalmannschaft, et ce, sans oublier d’assurer le spectacle. La collègue chinoise, impressionnée, s’étonne néanmoins des traits quelque peu exotiques de l’avant-centre Azzurro qui domine les débats avec insolence.
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...